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 Art et Liberté selon Gide (III)

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2 participants
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Albaroc




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MessageSujet: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyLun 20 Oct - 14:40

« Faut-il s’étonner que la force d’expansion du souffle lyrique soit en raison de sa compression, ou que ce soit la pesanteur à vaincre qui permette l’architecture ?
Le grand artiste est celui qu’exalte la gêne, à qui l’obstacle sert de tremplin. C’est au défaut même du marbre que Michel Ange dut, raconte-t-on, d’inventer le geste ramassé du Moïse. C’est par le nombre restreint des voix, dont il pouvait à la fois disposer sur la scène que, contraint, Eschile dut d’inventer le silence de Prométhée lorsqu’on l’enchaîne au Caucase. La Grèce proscrivit celui qui ajouta une corde à la lyre.
L’art naît de contrainte, vit de lutte, meurt de liberté….. »
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SantoniA

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MessageSujet: Re: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyMer 6 Jan - 7:10

Citation :
Albaroc Lun 20 Oct - 21:40 Sujet: Art et Liberté selon Gide (III)

« Faut-il s’étonner que la force d’expansion du souffle lyrique soit en raison de sa compression, ou que ce soit la pesanteur à vaincre qui permette l’architecture ?
Le grand artiste est celui qu’exalte la gêne, à qui l’obstacle sert de tremplin. C’est au défaut même du marbre que Michel Ange dut, raconte-t-on, d’inventer le geste ramassé du Moïse. C’est par le nombre restreint des voix, dont il pouvait à la fois disposer sur la scène que, contraint, Eschile dut d’inventer le silence de Prométhée lorsqu’on l’enchaîne au Caucase. La Grèce proscrivit celui qui ajouta une corde à la lyre.
L’art naît de contrainte, vit de lutte, meurt de liberté….. »



Albert Camus a dit "L'art vit de contraintes et meurt de liberté" dans le discours de Suède.

Mais l'oeuvre d'art n'est-elle pas l'expresson d'une activité libre ? Il faut admettre qu'il y a beaucoup de contraintes extérieures comme la matière, ou la censure ou le régime politique dans lequel vit l'artiste. Mais cette pensée de Camus a été prononcée lorsqu'il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1957, et l'on sait que les temps étaient incertains, obscurcis par deux guerres mondiales, et pour Camus l'activité artistique devait être à l'image du monde, et engagée.

Que pensez-vous de l'idée de Sarkosÿ de vouloir panthéoniser Albert Camus ?

A bientôt de vous lire
bounce
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SantoniA

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MessageSujet: Re: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyJeu 14 Jan - 5:51

Personne ne me répond, dommage.


Je voudrais dire d'entrée que le film sur Camus sur la 2 m'a beaucoup déçue, encore un piège, et celui qui a fait le film l'a fusillé tout net.... Mais qu'attendre d'une télévision d'Etat aux ordres Suspect

Camus romancier de L'Etranger ou de La Peste, essayiste du Mythe de Sisyphe et dramaturge avec Les Justes et Caligula, était un homme d'idées avant tout.

Enfant du XXe siècle, il a connu la guerre, la bombe atomique et les plus grands crimes commis au nom de doctrines humanistes. Dans le discours qui succède à la remise de son prix Nobel, il dépeint son époque à travers

- "les révolutions déchues, les techniques devenues folles, les dieux morts et les idéologies exténuées, où de médiocres pouvoirs peuvent aujourd'hui tout détruire mais ne savent plus convaincre, où l'intelligence s'est abaissée jusqu'à se faire la servante de la haine et de l'oppression".

Les Justes ou La Chute portent la trace de cette culpabilité générale, de ces idéaux salis. Et quel remède l'écrivain donne-t-il pour contrer le mal ? Rien d'autre que la vigilance. "Le bacille ne meurt ni ne disparaît jamais" prévient le docteur Rieux dans les dernières lignes de La Peste. Camus ne donne aucune solution miracle mais une réponse à échelle humaine, sans illusions.

Albert Camus a adhéré au PC dès 1935 mais pour le quitter un an plus tard. Il ne s'en rapprochera plus jamais. Au contraire, en 1968, lorsque Sartre déclare en revenant de Moscou que "la liberté de critique est totale en URSS", Camus, lui, met en doute le modèle démocratique prétendument offert par la Russie, ce qui lui vaudra la rancoeur de toute la gauche française.

Impossible cependant de le rapprocher du camp adverse. D'ailleurs, lors de l'obtention du prix Nobel, la presse conservatrice avait accusé le jury suédois d'avoir "favorisé un homme de gauche". Dans La Chute, Camus désigne ses ennemis : "Moscovites, bostoniens, athées et dévots". C'est-à-dire gauche, droite, rationalistes et religieux. Bref, presque tout le monde ! Quand on connaît en plus son mépris pour l'intelligentsia littéraire, il est décidément difficile de l'affilier à une famille. C'était un solitaire.

Le comportement de l'écrivain pendant la guerre d'Algérie illustre cet engagement mené en solitaire. Si Camus a toujours dénoncé une colonisation entretenant un rapport de soumission entre la France et sa terre natale, il rechigne à voir les deux pays se séparer. Fidèle à la défiance exprimée dans Les Justes à l'égard des crimes d'intérêt général, il s'oppose aux exécutions perpétrées par l'armée française autant qu'aux attentats du FLN :

- "J'ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s'exerce aveuglément dans les rues d'Alger".

Jusqu'à sa mort en 1960, il ne rejoindra ni le camp des anti ni celui des pro-Algérie française, préférant défendre une solution intermédiaire fondée sur la reconnaissance des deux populations et leur cohabitation. Le but n'est pas de savoir si Albert Camus avait raison, il était insaisissable en politique comme en littérature et en philosophie,

Camus occupe une posture en équilibre, personnelle, en tous cas difficile à rattacher à une quelconque idéologie.
Alors que Sartre ou Céline, mieux connus pour leur doctrine, leur orientation politique ou le parfum de scandale qui les entoure que pour leurs ouvrages, ne sont plus que des figures, l'oeuvre de Camus continue d'exister pour ce qu'elle est. Elle n'est pas figée dans une lecture communément acquise, elle continue d'interpeller. Bref, elle vit encore.

Pour cela, il mérite d'entrer au Panthéon. Mais Camus repose dans une région qui lui rappelait son Algérie natale, alors il faut le laisser en paix sous le Ciel qu'il a choisi.

Je sais que les tractations durent depuis plusieurs semaines pour convaincre les enfants de le laisser entrer au Panthéon, mais si Monsieur le Président avait lu la Peste, il y aurait vu que Camus a écrit

"La bêtise insiste toujours."


Algériannistement vôtre
Pauline
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Albaroc




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MessageSujet: Re: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyVen 5 Fév - 17:30

scratch


Chère SantoniA,

Le rapprochement de vos citations précédentes laisse supposer que CAMUS aurait plagié GIDE...Je m'interroge.

Quant à l'idée de Sarkosy de transférer Albert CAMUS au Panthéon, je l'échangerait contre l'idée d'un jugement posthume d'un autre écrivain du nom de De Gaulle, pour crime contre la Nation Française et crime contre l'Humanité...


bom bom bom bom bom
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SantoniA

SantoniA


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MessageSujet: Re: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyLun 8 Fév - 3:01

cheers


Citation :
Albaroc

Quant à l'idée de Sarkosy de transférer Albert CAMUS au Panthéon, je l'échangerait contre l'idée d'un jugement posthume d'un autre écrivain du nom de De Gaulle, pour crime contre la Nation Française et crime contre l'Humanité...

Je rêve pour ce criminel, d'un Colombey-les-deux-mosquées. Suspect



Citation :
Albaroc

Le rapprochement de vos citations précédentes laisse supposer que CAMUS aurait plagié GIDE...Je m'interroge.


Gide avait 44 ans lorsque naquit Camus. Et celui-ci le rencontra une première fois lorsqu'il avait 16 ans et voilà ce qu'il écrit :


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La deuxième rencontre littéraire toujours a été plus décisive :

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Cette seconde rencontre avec Gide eut lieu sur le plan esthétique et artistique.

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Il est évident qu'il y avait une différence de tempérament entre ces deux hommes. Camus exalte les richesses naturelles d'un monde de pauvreté tandis que Gide crée sans soucis matériel.

Leur troisième rencontre fut personnelle et elle est due aux évènements de la guerre. Et c'est ainsi que les deux écrivains cohabitèrent en se voyant très peu. Les rencontres avec Gide sont plutôt superficielles et se bornent à une solidarité tacite face au fléau de la guerre.

Mais ces rencontres furent plus importantes pour Camus que pour Gide qui feignait de rester indifférent à l'univers de ce nouveau Prométhée des lettres françaises. Ils n'entamèrent jamais un dialogue plus intime et cela est regrettable mais Gide parachevait sa vie et cela lui donnait un goût amer.

Sur le plan esthétique et moral la filiation de l'auteur des Nourritures terrestres à l'auteur de Noces et de l'Etranger est directe. Aucun des écrivains contemporains associés, à tort ou à raison au mouvement existentialiste n'est aussi tributaire de Gide que Camus.

Il va de soi que celui-ci n'a jamais copié celui-là.


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Dernière édition par SantoniA le Jeu 4 Aoû - 4:26, édité 1 fois
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SantoniA

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MessageSujet: Re: Art et Liberté selon Gide (III)   Art et Liberté selon Gide (III) EmptyMer 24 Fév - 5:57

I love you fait spécialement pour mes amis I love you


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Pauline sunny
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