Pollution par les métaux lourds
Selon des études citées par la revue scientifique américaine Environmental Science and Technology – paradoxalement - les métaux lourds des pots catalytiques polluent notre environnement, localement et jusque dans les neiges et les glaces polaires. (100 fois plus de retombées dans les zones polaires avec très forte augmentation en deux décennies).
Les pots sont soumis à un flux corrosif et encrassant, à de fortes variations de température et de pression, parfois à des chocs thermiques ainsi qu'aux vibrations qui expliquent qu'une partie des métaux lourds utilisés soient peu à peu arrachés de leur support et expulsés avec les gaz d'échappement.
Les pots de voitures n'ont commencé à être catalysés que dans les années 1975 aux USA et fin des années 1980 en Europe de l'Ouest. Ils émettent néanmoins des quantités sans cesse croissantes de platine, rhodium et de palladium, qu'on a par exemple trouvé dans l'herbe des prairies jouxtant des routes, mais aussi dans l'urine des habitants de Rome, ce qui laisse penser que les organismes urbains y sont très exposés. Ces métaux sont rares dans la nature, mais on en trouve maintenant dans la poussière des routes à des concentrations parfois plus élevées que dans le précieux minerai de platine des mines de platine (source : Pr. Claude Boutron).
La pollution est locale et globale : Contrairement aux principaux gaz émis par les pots d'échappement, les métaux lourds ne sont pas biodégradables ni dégradables. Ils ne peuvent qu'être stockés éventuellement provisoirement dans les sols, sédiments ou végétaux, voire s'accumuler, et pour certains très rapidement dans les chaînes alimentaires.
Les Pr. Claude Boutron (Grenoble) et Carlo Barbante (Venise) ont analysé le platine, le rhodium et le palladium de carottes de glace et de neige prélevées au centre du Groenland dans le cadre des programmes européens GRIP et EUROCORE, à l'aide de techniques analytiques sophistiquées (ICP - MS à haute résolution). Les taux de platine, rhodium et palladium sont 100 fois plus élevés dans la neige tombée au milieu des années 1990 que dans la glace datant d'il y a 7000 à 8000 ans, avec une brutale augmentation ces dernières années.
D'autres analyses sont en cours pour voir si l'Antarctique et l'Hémisphère-Sud sont également touchés, bien que beaucoup moins industrialisés et peuplés.
Il semble ne pouvoir y avoir de doute sur l'origine de cette pollution : le rapport d'abondance du platine et du rhodium mesuré dans la neige récente du Groenland est le même que celui mesuré directement à la sortie de pots d'échappement catalytiques.
Eux qui font un foin pas possible a cause de la pollution et qui roulent en voitures catalysées polluent plus que ceux qui n'en ont pas. Le paradoxe est assez marrant, n'est-ce pas?
Alors, ils sont où, Green Peace et autre? Accrochés en haut d'une cheminée d'usine de retraitement de pots catalytiques?