C'est celle de Ludwig Knoll...
La peinture et la sculpture, en particulier, expriment
des états psychologiques et des sentiments de l’artiste et provoquent des sensations chez celui qui les regarde. Au début l’art fut
magie : la représentation des choses et des êtres devait exorciser la mouvance de la réalité, la posséder et même conjurer le changement. On a découvert les plus vieilles peintures conservées dans des grottes difficiles d’accès, comme à Altamira en Espagne,
où il est impossible qu ‘elles aient pu servir de décoration ou même qu’elles aient été exécutées pour être contemplées. Elles représentent avant tout des animaux de chasse. On les a exécutées
en espérant jeter ainsi un sort sur les animaux représentés et pouvoir alors les capturer plus facilement.
Les petits maîtres hollandais aimaient représenter dans leurs tableaux des appartements somptueux, des tables richement garnies de nourriture, et il y a là quelque chose
comme une invocation de la richesse. L’art religieux
promettait les félicités du ciel, transfigurait les saints et présentait une vision du martyre qui évoquait l’invincibilité de la foi. Hieronymus Bosch, comme plus tard les surréalistes, évoque des cauchemars où il est aisé de
percevoir des désirs interdits donc refoulés. L’art érotique perpétue et idéalise la beauté des hommes et des femmes en embellissant les plaisirs de l’amour charnel.
Dans l’œuvre de beaucoup de maîtres se reflète leur vécu. Dans le tableau : « La Vierge, l’Enfant Jésus et Sainte Anne » de Léonard de Vinci, Freud a démontré, en le comparant avec des souvenirs d’enfance de l’artiste, qu’il
cachait et exprimait tout à la fois un conflit déterminant né d’une situation vécue par Léonard lors des premières années de sa vie…